La moitié des Français expriment un mal-être au travail. Une organisation néo-taylorienne soumise au rendement financier est en train de détruire notre monde commun. Cette machine à extraire le profit écrase le travail vivant : celui qui mobilise notre corps, notre intelligence, notre créativité, notre empathie et fait de nous, dans l'épreuve de la confrontation au réel, des êtres humains.
Contre les « réformes » néolibérales du travail, on a raison de lutter. Mais pour défendre les conquêtes du salariat et prendre soin du monde, il nous faut repenser le travail. Nous avons besoin d’un souffle nouveau, d’un « avenir désirable ». La liberté, l’autonomie, la démocratie au travail, doivent être replacées au cœur de toute politique d’émancipation.
La gauche politique et syndicale a trop longtemps privilégié le pouvoir d’achat au pouvoir d’agir dans le travail. Paradoxalement, les innovations dans ce domaine sont d’abord venues des managers : « l’entreprise libérée » inspire des initiatives patronales souvent futiles et parfois stimulantes. Des consultants créatifs proposent des modèles « d’entreprise autogouvernée » plus audacieux que les rêves autogestionnaires les plus fous. Mais surtout, des expériences multiples fleurissent un peu partout inspirées du travail collaboratif, du care , de la construction du commun, qui sont autant d’écoles d’une démocratie refondée.
Et si on libérait le travail, vraiment ? C’est possible : ce livre en fait la démonstration !